Présentation de l'auteur

Thierry Pardo, est titulaire d’un Ph.D. (doctorat) Éducation et s’intéresse depuis longtemps à l’éducation en dehors du cadre de l’école. Il est chercheur indépendant associé au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal. Il a été membre du comité socio-scientifique des Congrès mondiaux d’éducation relative à l’environnement (Marrakech 2013, Göteborg 2015). Il a fait partie pendant quatre années de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement sous la direction de Lucie Sauvé. Thierry Pardo a été également formateur pour la Commission Jeunesse de l’Union européenne. Aujourd’hui, il se consacre entièrement à l’écriture, aux conférences et formations à travers le monde francophone. Écrivain-voyageur, il partage dans ses livres les interstices de liberté et de poésie que l’on peut encore débusquer dans cette époque étriquée. Enfin, il est également professeur d’Aïkido et, surtout, papa de deux garçons.

Ce livre est le quatrième livre de Thierry Pardo paru dans la collection Hic sunt Dracones avec Au nom du pire (2020), Quelques instants d’éternelle errance (2021) et De la piraterie en éducation (2021).

Seul pour apprendre : Mille ans de robinsonnades

UGS : 9782490050765

10,00 €

Description

Des vertus et de l’importance de la solitude et de l’autonomie apprenantes.

L’aventure du philosophe sans maître est universelle. Puisque personne ne peut apprendre à notre place, chacun d’entre nous abrite en son intimité un naufragé seul pour appréhender le monde. D’Avicenne à Michel Tournier ce livre présente comment l’autodidacte, tel un Robinson en équilibre sur l’île des savoirs, se voit depuis toujours menacé d’un côté par le vertige de la folie, de la perdition, de la misanthropie et de l’autre par celui de la reconnaissance sociale, de la culture admise, du monde des autres et de leurs nécessaires gesticulations. Celui qui est seul pour apprendre, doit trouver l’illumination d’une connaissance propre, d’une expérimentation originale du monde apte à éclairer la réalité d’un jour nouveau. Mais pour construire une histoire authentique, un récit de lui-même capable de le garder en éveil, le Robinson en nous devra explorer chaque parcelle de son île avec chaque millimètre de son corps, de son esprit et pour tout dire de son âme.

Extraits

Il faut se rappeler qu’un des leviers de la société capitaliste est de tenter de faire disparaître, de rendre invisibles les intérêts contradictoires des parties en présence. Dans le monde industriel, le patronat ne cesse d’inventer du vocabulaire cherchant à désamorcer les revendications des travailleurs en ne permettant plus l’expression des contradictions. Le travailleur, devenu salarié, se voit nommé collaborateur. Se faire mettre à la porte est devenu se faire licencier, comme s’il s’agissait d’un diplôme ou d’un permis, avant d’entrer dans un plan social et finir comme un magnifique plan de sauvegarde de l’emploi. Chapeau l’artiste !

L’école, miroir de son époque et contemporaine de l’avènement de la société industrielle a largement emboîté le pas à ce rabotage des contradictions. La discipline est devenue le vivre ensemble, les parents des co-éducateurs, les devoirs se sont transformés en projets, les punitions en conséquences… Bien sûr, la discipline, les parents, les devoirs, les punitions n’ont pas disparus des écoles, mais il devient de plus en plus difficile de les nommer et donc de les concevoir comme tels. Cette tentative généralisée de rendre invisible les contradictions permet de confondre dispositif d’enseignement et conditions d’apprentissage. Ainsi l’intérêt du professeur et celui de l’enfant seraient les mêmes mais l’enfant n’ayant pas la vision globale, la perspective d’avenir, n’ayant pas compris les bienfaits de l’obéissance et de l’immobilisme doit faire confiance à l’adulte et suivre ses consignes.